Barbara Asei Dantoni | Habiter Le Monde

L’atelier « Identités Imaginaires » a pour objectif de révéler la créativité des participant.e.s, en menant à la fois un travail d’introspection et d’ouverture à la complexité humaine par le biais d’outils artistiques. A travers le prisme de l’art et de ses cultures diverses, il s'agit d’éveiller les jeunes aux questions de la connaissance de soi via les influences culturelles, les récits et les histoires individuelles et collectives. En considérant ses propres singularités, l’individu s’ouvre aux singularités des autres et entre ainsi dans une démarche de curiosité et d’attention à l’autre. Ce travail sur l’ouverture d’esprit est une des clés pour améliorer les liens sociaux et les relations interpersonnelles. En prenant appui sur certaines cultures ancestrales, en travaillant sur les symboles, les participant.e.s seront amené.e.s à développer leur capacité d’abstraction, afin de mieux comprendre le monde au-delà des apparences. Ils seront accompagnés par l’artiste pour exprimer qu'ils sont de manière créative, mettre en avant de façon positive leurs différences et leur histoire personnelle.

Barbara Asei Dantoni

Barbara Asei Dantoni

Identités imaginaires

Centre social Le Puzzle, Mérignac

Qui sommes-nous ? Qu’est-ce qui nous caractérise ? C’est par ces thématiques à la fois universelles et personnelles que l’artiste Barbara Asei Dantoni rencontre 12 jeunes au centre de loisirs de Mérignac. En lien avec son travail sur les « Identités Imaginaires », Barbara Asei Dantoni invite notre groupe à s’intéresser et à composer des « masques passeports » * par le biais d’outils artistiques.

En guise d’introduction, et pour se familiariser au thème, l’artiste distribua à chacun un questionnaire. Coutumes, personnalités, rapport à autrui, plusieurs sections sont à compléter : les jeunes sont invités à se définir et à se caractériser par le biais de mots mais aussi de formes et de couleurs. « En considérant ses propres singularités, l’individu s’ouvre aux singularités des autres et entre ainsi dans une démarche de curiosité et d’attention à l’autre » écrit Barbara. Répartis dans l’immense atelier du centre de loisirs, les jeunes vacanciers s’emparent de leurs histoires et dessinent leurs premiers éléments graphiques.

Top départ ! Il est temps de passer à l’action. Les tables sont garnies : tissus, papiers de toutes tailles, peintures et feutres font honneur à notre groupe, impatient de commencer. Quel sujet complexe ! Tandis que certains ébauchent des formes abstraites et des symboles ouverts à l’interprétation, d’autres se tourneront vers des figures plus codifiées. L’utilisation des couleurs est variée : certains aiment le rose, le bleu, le vert, les mélanges de teintes et d’autres préfèrent le papier coloré. Attentive aux différents travaux, Barbara navigue entre les groupes et apporte conseils et soutiens. On coupe et on colle, on dessine et on colorie, on se qualifie par des cœurs, des drapeaux, des ronds, des couleurs, des papiers, des traits et des points… On apprend à se définir et à développer ses capacités d'abstraction "afin de mieux comprendre le monde au-delà des apparences" explique Barbara. Mettre en avant les différences individuelles et rendre hommage aux histoires personnelles de chacun est une dynamique clé de l'atelier.

Pour les premiers à franchir la ligne d'arrivée, la troisième étape prend place. Barbara distribue à chacun un carton plume noir et engage une dernière session d'écriture. Sur le support, les jeunes, appliqués, se présentent, déclinent leur identité, leurs origines. Au dos, leur masque,, témoin de leur existence et reflet de leur individualité, fait écho à leur mémoire.

* Les masques passeports furent utilisés par les populations d’Afrique Centrale (Cameroun, Senoufo, Gabon, Congo) avant l’arrivée des Européens sur le continent Africain. Ils servaient de carte d’identité et de passeport pour se déplacer à l’intérieur du territoire et permettaient de connaître la position sociale de chaque individu dans le village ou la tribu mais aussi pour distinguer les corps de métier.