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Habiter le monde, c’est se questionner sur la manière dont notre identité a été construite par les mouvements, par la mobilité, par la migration de nos aïeux et nos aïeules. Quelle place prend mon frére, mon père, mon grand-père, mon oncle, ma tante, ma grand-mère dans ce que je suis devenue aujourd’hui ? Habiter le monde, c’est d’abord s’habiter soi-même, c’est-à-dire plonger dans sa propre histoire, explorer les implicites et les silences de sa trajectoire. Habiter le monde, c’est aussi habiter le monde de l’Autre, comprendre le regard qu’il porte sur nous, et l’amour que je lui porte. Habiter le monde, n’est ce tout simplement pas savoir s’asseoir au coeur de cette pièce et savoir qui je suis ?

Des ateliers pour libérer la parole, développer le questionnement sur soi, ce que je projette, comment je suis construite…Des ateliers d’écriture pour laisser place aux mots, des choses qu’on n’ose pas dire…Des ateliers d’image pour s’émanciper de la propre image de soi…10 jeunes filles âgées de 12 à 17 ans se sont réunies d'Avril à Octobre pour créer six textes émouvants par la profondeur des mots, et surtout par le magnifique process que cela a nécessité…Des visages qui en dit long : habiter le monde est un chemin, non une finalité.

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Yamina Meziani

© Artothèque les arts au mur

Yamina Meziani

Centre social l'Estey, Bègles

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Qu'y a-t-il à voir, à distinguer à travers les histoires de chacun et chacune d'entre nous ? Vivre dans un monde en perpétuel mouvement implique parfois de s'arrêter et de regarder en arrière...Loin derrière nous, de se pencher sur l'histoire de nos aïeux, de dépoussiérer nos origines.  Assises autour de la table, les 10 jeunes filles semblent timides mais néanmoins curieuses. Qu'il est difficile de parler de soi, d'oser mettre des mots sur ce "moi"., de se livrer et confier sa situation familiale. Dans le but d'amorcer un profond questionnement intérieur et d'accompagner le développement de soi par la connaissances de notre histoire personnelle, Yamina Meziani propose de multiples temps de rencontres et de paroles autour de la relation et des rapports intergénérationnels.

 

Tout au long des ateliers, notre groupe était invité à parler du rapport au foyer et aux aïeux. Afin de faciliter les révélations, plusieurs temps d'écriture furent instaurés. Les jeunes pouvaient mettre en lumière un membre clé de leur famille, homme ou femme, et établir son histoire. Présenter l'autre, lui donner une identité, une origine, un combat permet d'ancrer davantage l'héritage familial, et ainsi la sienne. L'écriture ouvre à la rétrospection et pose des mots sur des situations que nous fuyons peut-être, ou qui sont difficile à aborder ou à (s')avouer.  

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Si les précieuses lettres couvrent un travail conséquent de la part des jeunes, la photographie a également été utilisée comme outil de communication. Derrière chaque visage, chaque yeux, chaque morphologie, de multiples générations s'y trouvent. La prise d'images atteste la réalité et permet au groupe d'identifier leurs différences mais aussi leurs ressemblances. En capturant l'autre, on ne possède pas seulement son portrait mais aussi son histoire. Les visages parlent d'eux-mêmes, ils traduisent nos émotions et bien plus encore. Faire face au monde, aller à la rencontre des autres, comprendre ses semblables, leur accorder du temps, ces missions profondément humaines renforcent notre ancrage et apportent de l'épaisseur à notre personne. 

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