les arts hors murs
Workshop Christophe Goussard
Workshop mené avec des adolescents de Blaye, avec l’artiste Christophe Goussard , du 04/03/22 au 06/05/22.
Entre le mois de mars et le début du mois d’avril, Christophe Goussard s’est rendu chaque vendredi à Blaye. Sa journée s’organisait alors en deux temps : un projet artistique auprès d’une classe de troisième le matin, et un workshop auprès d’un groupe d’une mission locale (organisme d’insertion des jeunes dans la vie professionnelle) l’après-midi.
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Au collège Sébastien Vauban de Blaye, Christophe Goussard intervenait auprès d’une classe de 25 collégiens en troisième, sur le temps du cours d’arts plastiques. Il s’agissait d’un groupe particulièrement motivé, certains élèves ayant choisi l’option Info-Média. Interrogés sur le thème de l’engagement citoyen, les participants semblaient inspirés, les idées fusaient, la plupart des élèves rebondissant sur l’actualité ou sur des thèmes qu’ils connaissaient de près (les élections présidentielles ou la question du nucléaire). L’idée était de les inviter à mettre en avant un thème qui leur est cher par le médium photographique, tout en évitant l’écueil de la photographie trop illustrative. L’artiste a donc aidé les jeunes à prendre des photographies plus subjectives. Les thèmes du mal être des jeunes et du harcèlement ont été récurrents dans les choix des élèves.
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LE PROJET
vu par l'artiste
« Mais alors, on peut parler de tout, on peut tout dire » ?
« Je n’ai pas d’idées, trop de choses, de sujets à aborder : on commence par quoi ? »
« Mais on est à Blaye, on fait comment pour montrer la déforestation, le climat, et tout, et tout… »
« Des photos, à Blaye ? C’est mort ici ! On peut aller à Bordeaux plutôt ? Là-bas ça bouge plus ! »
« Le suicide chez les ados, c’est chaud non ? Ça va choquer ? »
« On ne pourra jamais rentrer dans la centrale de Braud pour faire des photos, comment on fait ? »
Après avoir accueilli leurs réactions et interrogations sur ce que le mot « Engagement » évoque pour eux, nous tentons de capter par le dessin quelques idées.. Les notions de lieux et de cadrages sont abordées avant de partir en groupe séparés les séances suivantes, au bord de l’estuaire, dans le centre-ville ou au sein même du collège ; une façon de revisiter des lieux familiers et de les révéler avec des intentions plus précises. La plupart des photographies sont réalisées avec leur portable. Là aussi, cet outil et ses usages sont en terme d’images sont interrogés. A une utilisation souvent rapide et spontanée, nous tentons de prendre le temps de lire les images et les multiples intentions qui se jouent derrière un cadrage, une lumière, une mise en scène, , … des sujets forts émergent : transgenre, suicide, énergie nucléaire, violences. Des mots, comme des slogans, viennent accompagner ce travail.
Les deux premières séances étant trop pluvieuses pour sortir photographier en extérieur, les participants ont été invités à dessiner en ayant à l’esprit l’image qu’ils pouvaient se faire de la photographie qu’ils souhaitaient prendre. En réalisant des story boards, les jeunes ont commencé à imaginer leur composition et leur cadrage. Il s’est avéré que les élèves avaient des idées très précises de ce qu’ils souhaitaient rendre à l’image. Les troisième et quatrième séances suivantes ont été consacrées à un travail sur le terrain, les élèves quittant l’enceinte du collège pour déambuler à certains endroits de la ville, armés de leur téléphone pour prendre des photos.
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​L’ultime séance, plus tardive (elle avait lieu le 6 mai), a permis de faire mûrir le projet et de le faire évoluer. Il s’agissait d’une séance pleine d’effervescence, où les élèves fourmillaient d’idées ! Certains prenaient des photos, tandis que d’autres s’affairaient à la mise en page ou à la retouche. Pour le rendu, une exposition est prévue au sein du CDI du collège, avant une exposition à l’artothèque de Pessac plus tard en octobre.