les arts hors murs
Workshop Christophe Goussard
Workshop mené avec de jeunes adultes de Saint-André-de-Cubzac, avec l’artiste Christophe Goussard , du 04/03/22 au 06/05/22.
Parallèlement au projet artistique au Collège Vauban, Christophe Goussard est intervenu auprès d’un groupe de douze jeunes adultes à la mission locale de Saint-André-de-Cubzac. La plupart des participants sont déscolarisés ou en recherche d’emploi, la mission locale est là pour leur offrir un tremplin grâce à un accompagnement et une formation.
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La première séance fut une séance d’observation : Christophe Goussard a passé du temps à écouter et interroger les participants sur la question de l’engagement citoyen, thématique qui a pu leur sembler quelque peu abstraite. Christophe Goussard a senti qu’il était important pour ce groupe de travailler en extérieur, de le faire sortir du cadre de la mission locale, qui pouvait s’apparenter à une salle de classe. Il s’agissait de mettre les participants en mouvement par une phase de recherche, de documentation, et de mise en situation.
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LE PROJET
vu par l'artiste
Après avoir énoncé ce thème, il y eut comme un grand silence.
De ma 1ère rencontre avec les 10 jeunes de la mission locale de St André de Cubzac, autour d’une table, sous les néons, je me souviens de ces regards incrédules. Ils ont entre 16 et 25 ans et sont là pour se frayer un chemin parallèle, travailler sur un projet professionnel pendant un mois avec des éducateurs et formateurs. L’occasion leur est donnée de développer une pratique photographique à partir de ce qu'évoque pour eux des engagements citoyens, dans un moment de vie où tout est compliqué, sur 5 séances de 2h, au mois de mars.
Il nous faut aller vite, tout en prenant le temps. Résoudre cette équation temps/qualité de présence. Ecouter, échanger, rebondir, accompagner tout en laissant faire, occuper nos places. Comme une irrépressible envie de sortir de ce lieu « scolaire » car rien n'émergera d'ici . Se mettre en mouvement, marcher, avec chacun ou en groupe, se laisser surprendre par une idée, un lieu, une scène. Aller les chercher quand la confiance ou le désir s’étiolent. Tout se joue parfois dans les dernières heures, la dernière séance, dans l’urgence. Alors, comme une fulgurance, tout arrive dans le désordre : l’écologie, la protection de l’environnement, l’égalité homme-femme, la mal-bouffe, la protection de l’enfance, la lutte contre les violences. Tout se met en place, les idées fusent pour certains, d’autres ne sont déjà plus là. On s’engouffre dans le camion, les prises de vues se font rapidement en numérique, avec mon boitier Nikon, ils savent ce qu’ils veulent maintenant. Ces workshops sont des temps suspendus, riche de silences et d’actions, les photographies ne racontent pas tout ça mais elles sont là.
Selon Christophe Goussard, la principale difficulté rencontrée par le groupe fut la nuance entre la notion d’engagement et son application concrète : il est facile de dénoncer une injustice, mais comment s’inscrit-on dans un combat, dans une lutte ? Que peut-on faire, à notre petite échelle, pour faire bouger les choses ? Il a fallu creuser dans leurs sensibilités ou dans leur histoire personnelle (parfois difficile) pour trouver des réponses. Il a également fallu les aider à surmonter leur peur de l’écrit. Pour toutes ces raisons, il était nécessaire pour ces jeunes de sortir et de travailler en extérieur.
En les invitant à travailler autour de la photographie, Christophe Goussard leur a demandé de sélectionner des thèmes en lien avec l’engagement citoyen. Certains ont donc fait des repérages autour de la déforestation, d’autres ont choisi de travailler autour de l’abandon des animaux. Toute cette phase de recherche et de prise de vue a été menée sur des lieux bien connus des participants. Une des participantes a par exemple photographié un terrain qu’elle connaît depuis longtemps et qu’elle trouvait intéressant car il se trouvait à la lisière d’une forêt, elle qui souhaitait sensibiliser à l’environnement. Les participants ont ensuite été invités à écrire un texte, même court, pour renseigner et préciser leur projet photographique. Globalement, le groupe a beaucoup apprécié la prise de photographie, l’idée qu’il était possible de raconter toute une histoire grâce à une image.